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Le village
Situation

La commune de Moncourt-Fromonville, formée de la réunion de deux villages en 1926, compte 2042 habitants (2012) sur une superficie de 817 hectares. Elle se situe en limite nord de la ville de Nemours (à 5 kilomètres) et à une quinzaine de kilomètres de Fontainebleau. L'urbanisation de la ville est indissociable de la présence du Canal du Loing et de la route de Moret. Elle est linéaire, comprise entre le Canal et la route; cette route de Moret, parallèle à la rue Grande, est l'axe principal qui relie Moncourt-Fromonville à Nemours.

 

Le village est caractérisé par l'importance de ses espaces agricoles qui représentent plus de 40% de son territoire. Le patrimoine communal est également enrichi des étangs gérés en syndicat avec la commune de Grez-sur-Loing. En outre, de vastes espaces (environ 60 hectares), situés sur la partie ouest autour des étangs, sont classées en zones d'intérêt écologique : une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) où plus de 80 espèces y sont répertoriées. Cet espace naturel sensible, identifié pour la fragilité de la faune et de la flore, est protégé dans le cadre du réseau européen Natura 2000 sous la dénomination de “Site des Rivières du Loing et du Lunain” depuis 2012.
 

C'est à Fromonville que se trouvent les maisons les plus anciennes entre le Canal et la rue Grande; l'habitat plus récent est situé du côté de la route de Moret, où les lotissements ont été construits dans les années 1980.

 

​​Histoire​ du village

Fromonville apparaît dans les recueils de chartes (cartulaires) du Moyen Age dès le début du XIIème siècle. Les chartes du prieuré de Néronville permettent de déterminer la situation féodale de chacun des  quatre hameaux qui composaient la région en 1130. Le prieuré de Néronville, fondé en 1080 par Dimon de Montereau, descendant des seigneurs de Melun, se situait à Château-Landon. Les fiefs de Fromonville, Moncourt, Pleignes et Darvault, où n’existait encore aucune demeure seigneuriale,  furent érigés en paroisse vers 1130 par les moines de Néronville.

Les 3 filles de Dimon héritèrent chacune d’une partie du territoire. Béline reçut la partie méridionale comprenant Darvault ; Auffais la partie médiane renfermant entre autres l’église, la métairie de Fromond et 2 moulins. Il échut à Hersent les fiefs de Fromonville avec un lieu seigneurial où existaient quelques masures, une métairie nommée Moorcort et Pleignes, vaste zone recouverte d’étangs. Par le jeu des alliances et héritages successifs, les fiefs de Fromonville et Moncourt ont été réunis en 1255 par le mariage de Marie de Faÿ-lès-Nemours avec Laurent de Moncourt.

Aussi que l’on puisse remonter dans les archives, on constate que la commune se composait de 4 petits fiefs :

 - Fromonville, du nom d’un pro­prié­taire inconnu d’une métai­rie nommée « Fromond », vivant au Xe ou XIe siècle.

 - Moncourt ou Maucourt, évo­lu­tion de la pre­mière forme de Moorcort : « de l’enclos du marais » (1215) ; on trouve dans la descendance de Jean de Moorcort, Ytier de Moncourt sous le nom de « Yterius de Molle Curia », inscrit dans les « comptes » de Philippe le Bel comme participant à la guerre de Flandre (1298).

 - Pleignes ou Plaines, apparaît en 1197 dans les possessions du chambellan Gauthier 1er de Villebéon.

 - Darvault, à l’origine Darveia, du latin « arvus » qui signifie « labourable » ou du celte « derva » signifiant chêne, trouvé dans un texte antérieur à 1140.

Plusieurs familles de dignitaires se sont suc­cédés sur ce territoire jusqu’au XVIIe siècle : 

 - la famille Bullican apparaît en 1150 dans la région, liée au vicomte de Melun, propriétaire de Fromonville ; Moncourt n’apparaît qu’un siècle plus tard, en fait les 2 territoires ne formèrent qu’un fief en 1255. A noter : Étienne Bullican qui fut bien­fai­teur de l’église de Fromonville et Henri II Bullican qui était attaché au service du roi Louis IX.

« Ce nom bizarre, écrit parfois Bullicamp et pouvant se traduire par Champbouillant me semble provenir de ce que cette famille possédait notamment sur la rive droite du Loing, en aval de Grès, à côté de l’abondante fontaine appelée Segrès, une vaste prairie, où jaillissaient, dans un étroit périmètre, de nombreuses sources de grand débit, qui viennent d’être captées par les ingénieurs de la Ville de Paris et déversées dans l’aqueduc de la Vanne pour l’alimentation de la capitale ». (E. Richemond, 1919).

 - La famille Moorcort, en 1215, venant du bailliage de Grez-sur-Loing, s’installe à Moncourt. Jean de Moorcort, se fait construire un petit manoir, probablement dans les environs du château actuel. Il fut complètement détruit en 1598.

 - La famille Trumel, en particulier Étienne Trumel de Fromonville était un arbalétrier qui  fai­sait par­tie des milices de Bertrand Du Guesclin (guerre de Cent ans) ; il décède en 1380, sa pierre tom­bale est dans le chœur de l’église.

 - La famille Amer : Pierre 1er acquiert le fief de Pleignes en 1455 ; il est nommé clerc du roi Charles VII en la Chambre des comptes, puis correcteur du roi Louis XI ; il acquiert le fief de Fromonville et Moncourt en 1472. Cette famille et ses descendants habitent le château de Pleignes de 1455 à 1644.

 - La famille de Sailly : Germain de Sailly fit éri­ger la chapelle seigneuriale, ajoutant ainsi une aile à l’église en 1538, puis fit ériger le clo­cher en 1543. A noter : la pierre tombale de Marguerite Amer, sa belle-sœur, décédée en 1521, se trouve dans la chapelle seigneuriale de l’église.

 - La famille Chapotin, acquit le domaine de Fromonville de la dernière héritière de la famille Amer, Jeanne Brosset,  petite cousine de Marguerite Amer, devenue légataire universelle. Seigneur de Darvault, Louis Chapotin et sa femme Michelle Hédelin,  firent construire à partir de 1644, un châ­teau d’architecture classique (à la Mansart), en lieu et place de l’ancienne demeure détruite par les Huguenots en 1598. Ils réaménagent le parc et les dépendances à l’emplacement de l’actuel château (Louis Chapotin devint Bailli de Nemours).

Par la suite plusieurs propriétaires se succèdent au château, héritiers des Chapotin, puis seigneurs impécunieux ou soucieux de faire fructifier le domaine, militaires affermant les terres : la propriété connut des fortunes diverses.

 

Quant à la population, elle vivait surtout de l’agriculture, (céréales, maïs), de la vigne, des vergers, habitant des hameaux, des métairies comme La Barraude, La Boissière, l’Erable, Basses-Pleignes… Les artisans et commerçants étaient plutôt établis à Nemours, l’approvisionnement en tous genres se faisait dans ce bourg en pleine expansion à partir du XVIIIème siècle, fournissant aussi du  travail aux femmes des paysans (lingères, couturières,…)

La construction du Canal du Loing commandée par le Duc Philippe d’Orléans en 1718 atteint Fromonville en 1723.  D’une longueur totale  de 46 kilomètres, il relie le canal de Briare (Montargis) à la Seine (Saint-Mammès). Sa pente est de 38 mètres réglée par une vingtaine d’écluses. Le Canal suit le tracé du Loing en empruntant son lit à huit reprises. Par la suite, les parties communes entre la rivière et le Canal seront remplacées par des sections canalisées sauf à Saint-Mammès et Fromonville. Ceci a changé profondément les conditions de navigation entre Montargis et Saint-Mammès, apportant un important développement économique aux régions traversées en facilitant le transport de produits agricoles, du produit des carrières, du bois de chauffage et de charpente et bien d’autres denrées.

Sa construction fut montée comme une opération militaire : les travaux de maçonnerie furent adjugés à des entrepreneurs mais tous les terrassements furent effectués par l’Armée. Le Roi mit à disposition 6 bataillons soit près de 4000 hommes. Ces militaires avaient, pour la cause, troqué leurs fusils et épées contre des pelles et des pioches.

Et au château…

 En 1798, la Maréchale de Richelieu, née Jeanne de Lavaulx, acheta le domaine de Fromonville  et y demeura jusqu’à sa mort en 1815. Elle était veuve en premières noces d’un gentilhomme irlandais, Edmond de Rothe, décédé en 1772. Elle épousa en 1780 Louis François Armand de Vignerot du Plessis (1696-1788), 3e Duc de Richelieu, petit-neveu du Cardinal et Maréchal de France. Veuve pour la 2e fois en 1788, elle fuit un temps la Révolution et se réfugie en Allemagne ; elle s’installa à Fromonville avec ses 5 enfants en 1798 jusqu’à sa mort. La pierre tom­bale de la Maréchale est située contre le mur sud du chœur de l’église, avec celle de son fils Antoine Edmond Joseph de Rothe et celle de sa petite-fille Henriette Marguerite en 1811.

Quelques dizaines d’années plus tard….

Emile Louis Richemond achète le domaine de Fromonville le 12 juin 1886; il acquit la propriété de la comtesse Louise Marie Coëttant de Borderieux qu’il épousa par la suite. Ils firent recons­truire le châ­teau sur son plan primitif en 1886, après la démo­li­tion du châ­teau des Chapotin devenu vétuste. Éru­dit local, industriel, gouverneur de la Banque de France, président du Tribunal de commerce de la Seine, Émile Louis Richemond est aussi un historien, membre de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais, auteur d’un ouvrage sur l’histoire de la région de 1130 à 1643. Il agrandit le domaine, ajouta des dépendances, un pigeonnier, un château d’eau, des jardins, des serres. Jusqu’aux années 1940, le château était un vrai centre de vie. Lieu d’habitation, de réception, mais aussi exploitation agricole. Vingt personnes y travaillaient pour répondre aux besoins domestiques d’entretien des terres.

Jacques Richemond, fils d’Emile Louis épouse Marcelle Kléber ; il devint capitaine de cavalerie et  vécut au château jusqu’en 1936.

En 1940, le château est occupé par l’armée allemande pendant quelques mois.  

En 1944, des éléments des Forces Françaises Libres logent un temps dans les dépendances du château. A la Libération, des officiers américains et anglais, en détachement à Fontainebleau, habitent une partie du château.

Marthe Richemond, fille d’Emile Louis, épousa le comte Rollon de Chappedelaine ; elle prend la gestion du domaine au décès de sa mère Marcelle (Kléber)-Richemond en 1953 ; elle séjourne au château avec son mari, en alternance avec leur appartement parisien. Elle décède en 1969, et est enterrée à Fromonville. Son fils unique Stephen hérite du domaine ;  il le vend à la Caisse des Dépôts et Consignations en 1976. La commune achète le domaine en 1984, la mairie s’y installe en 1997.

Aux XIXe et XXe siècles, Moncourt-Fromonville dut son essor éco­no­mique à l’extraction du sable. Celui-ci, extrait des car­rières de Darvault, arri­vait par wagon­nets au port au sable situé le long du Canal avant d’être chargé dans des péniches près de la passerelle de Fromonville. Carrières également de Bourron d’où l’on extrayait un sable très pur qui partait à l’étranger pour réaliser les verres les plus fins (de Murano à Venise) ; il venait des carrières  jusqu’au Canal (près du pont métallique) par un petit train jusqu’en 1969. En 1982, des passionnés nostalgiques remirent sur les rails ces petits tortillards abandonnés ; c’est le Tacot des lacs.

À la fin du XXe siècle, la popu­la­tion du vil­lage a rapi­de­ment aug­menté avec la construc­tion de lotissements. L’agriculture occupe toujours une grande part de l’économie locale mais emploie peu, l’activité industrielle est devenue mineure et il reste très peu de commerces et d’artisans : les actifs dorénavant travaillent pour la plupart dans les villes.

Le village reste néanmoins un lieu où il fait bon vivre car l’environnement y est privilégié.

Bibliographie :

- RICHEMOND Emile, Partage du territoire de Fromonville à la fin du XIème siècle : éclaircissement sur l’origine des seigneurs de Nemours, Nemours, E. Vaillot, 1919.

- RICHEMOND Emile, Fromonville, ses pierres tombales et ses anciens seigneurs (1130-1643), 1904.

- GAUMER Christian, TERRAGNO Maryse, Moncourt-Fromonville d’hier et d’aujourd’hui, histoire du village, APMF, 2008.

 

Les lieux remarquables
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LE CHATEAU DE FROMONVILLE

1130 : Fromonville apparaît dans les recueils de chartes (cartulaires) du Moyen Age dès le début du XIIème siècle : on y décrit quelques masures et une métairie lorsque Hersent, 3e fille de Dimon de Montereau, fondateur de Néronville, abbaye de Bénédictins, hérite pour partie du fief de Fromonville.

1215 : Jean de Moorcort acquiert le fief où se trouve une 1ère « demeure seigneuriale » ? Les masures ?  (peu d’informations, y  vivait-il ? les archives  sont rares et nous donnent peu de détails).

Emile Richemond  a écrit à ce sujet en 1919, « Ce manoir, le premier établi dans le périmètre de la  commune de Fromonville,  a été complètement détruit à la fin du XVIe siècle pendant les Guerres de religion, mais son emplacement est exactement fixé au centre du village actuel par un carrefour appelé « la cour de la Motte » entouré de masures édifiées avec les pierres de l’ancien « ostel » de la Motte. Non loin de ce carrefour, on distingue encore au milieu des prés, les fondations du colombier seigneurial, et dans la direction de Fromonville, se trouvent deux lieux dits le « Grand Chaillot » et le « Petit Chaillot » empruntant leurs noms aux chais ou celliers où s’entassaient la vendange auprès du pressoir seigneurial à l’époque où le territoire abondait en vignobles ». Il n’y a plus de traces de nos jours.

1445 : La famille Amer : s'installe à Pleignes, vit au château fortifié, construit par Jean de Nemours après la Jacquerie qui détruisit le château de Guercheville où il résidait en 1360.

 

En 1472 :Pierre 1er Amer acquiert Fromonville et Moncourt Cette famille (qui vécut dans la région durant 7 générations) vit dans plusieurs châteaux dont ils sont propriétaires : Paley, Villebéon, Guercheville, Ormesson, …et surtout Pleignes.

1574 : Louis de Mornay, fils de Nicole de Sailly, petit-fils de Marguerite Amer, hérite des droits de sa mère dans la seigneurie de Fromonville.

1586 : Il acquiert tous les droits féodaux afférents au « Grand Chaillot » et aux terres entre l’église de Fromonville et Moncourt, ainsi que les édifices plus ou moins en ruines pompeusement baptisés « Chasteau de Chaillot » que le vigneron Gillet Filleux avait élevé dans sa censive (terre sur laquelle une redevance est due  au seigneur), et toutes les terres environnantes, ainsi que celles du vigneron Thuault qu’on appelait « Petit Chaillot » : masures, vergers, vignes.

Il restaure les bâtiments entourés de quelques arpents de terre : ils constituèrent la première véritable maison seigneuriale connue : 2 chambres sur cave, greniers, couvert en chaume, grange, étable, colombier.

1589 : 8e Guerre de religion : les Huguenots détruisent ce qui reste à Fromonville, les habitants viennent récupérer les matériaux pour construire leurs maisons sur son emplacement.

1601 : décès de Louis de Mornay sans descendance, sa veuve Anne Pelet devient propriétaire comme légataire universelle de son mari. En 1619 : Jeanne de Brosset hérite de sa tante Anne Pelet.

1644 : Louis Chapotin, seigneur de Darvaux et autres lieux, bailli de Nemours et son épouse Michelle Hédelin, édifièrent le premier château digne de ce nom à Fromonville, le « Grand Chaillot », demeure seigneuriale, dans un style Louis XIII « à la Mansart », à la place du vieux bâtiment servant de logement au  fermier ; ils aménagèrent des jardins à la française, et il augmentent considérablement la surface du domaine, en y rattachant la seigneurie de Pleignes-le-Territoire  en 1655 (Pièce-du-Camp aujourd’hui parc des Rougemonts).

1669 : Louis II Chapotin, fils de Michelle Hédelin.

1692 : Dame Julie de Vallère, femme de Louis II Chapotin.

1712 : Charles Jérôme de Vallère, neveu de Dame Julie de Vallère dilapide le bien, laisse le château à l’abandon coupent les arbres du parc.

1732 : Pierre Coeuret d’Ozigny restaure et agrandit le domaine.

1768-1778 : famille de la Manche : mettent en vente par 2 fois en 10 ans.

1778-1794 : propriété de militaires, un ancien officier de mousquetaires du Roi Thomas Havart de Popaincourt, pour l’un, jusqu’en 1790, et un maréchal du camp des armées du Roi, Anne Charles Hébert, pour l’autre. Ils louent le château et afferment les terres.

1794-1798 : Anne-Madeleine Françoise de Partyet, épouse de Charles Pierre Le Tellier Vaubadon, domicilié à Bayeux, ne paraît pas avoir habité le château.

1798-1815 : Jeanne Catherine Josèphe de Lavaulx,  duchesse de Richelieu, Maréchale de France.

Née le 16 décembre 1734 en Lorraine, la Maréchale est issue d’une vieille famille de la chevalerie de cette province. Elle rencontre à Paris le chevalier Edmond de Rothe ; il est issu d'une famille irlandaise, plus âgé qu’elle d'une vingtaine d'années. Le mariage est célébré à Paris le 6 mars 1764.

 1772, le chevalier  revenant d'une mission diplomatique, tombe malade et meurt à Port-Louis à l'île Maurice. Se retrouvant sans ressources avec ses 4 enfants et son beau-fils le chevalier de Rothe-Nugent, (fils du comte de Rothe).

1780, elle fit la connaissance du duc de Richelieu (3e duc de Richelieu, petit-neveu du Cardinal) et Maréchal de France alors âgé de 84 ans. Elle a 46 ans. Le mariage fut célébré le 13 février de la même année. Le duc mourut en 1788. Elle fut alors inquiétée par la Révolution et elle émigra en Allemagne, mais revint à Paris en 1798. Elle logea un temps au palais de l’Elysée divisé en appartements, puis elle acheta le château de Fromonville en 1798, où elle finit paisiblement ses jours en 1815. Elle y reçut Taddheus Kosciuszko qui habitait le château de Berville à La Genevraye. Elle avait pu marier ses 3 filles durant les huit années passées avec le Duc.

1805 : Le fils de la Maréchale, Antoine Edmond Joseph de Rothe, devenu Lieutenant-colonel d’infanterie reçoit le domaine de Fromonville en dot à l’occasion de son mariage. Il fut chambellan de Charles X et maire de Fromonville jusqu’à sa mort en 1842.

La tombe de la Maréchale se trouve adossée au mur sud de l’église ainsi que celle de son fils Antoine Edmond ; au centre gît sa petite-fille Henriette Marguerite de Rothe, fille de ce dernier, née et décédée le 3 octobre 1811.

1844-1851 : Nicolas Charles Million  agrandit le domaine mais ne touche pas au château.

1851-1856 : Henri Louis Pinatel agrandit le domaine (47 ares) et restaure en partie le château.

1856-1880 : Pierre Adèle Philippe Coëttant de Borderieux, ancien agent de change près la Bourse à Paris, et Louise Elisa Adélaïde Haussoulier son épouse. Ils restaurent  le château, agrandissent les communs, y rajoutent des terres.

1880-1886 : A la mort de son mari, Louise Elisa Adelaïde (Haussoulier) Coëttant de Borderieux  hérite du domaine pour partie (2 frères). Elle décède en 1885, laissant le domaine à ses 3 enfants. Le domaine est mis en vente sur licitation des 3 héritiers.

1886-1913 : Emile Louis Richemond (1837-1920) achète le domaine le 12 juin 1886, il avait épousé auparavant sa bien-aimée Louise Marie en 1862 (qui était enfin majeure !) ; ils partent alors s’établir à Paris. Ils achètent le domaine de Fromonville au décès de ses beaux-parents le 12 juin 1886. Ils firent reconstruire le château sur son plan primitif, dans le style « brique et pierre » après la démolition du château des Chapotin devenu vétuste.

Industriel, gouverneur de la Banque de France, président du Tribunal de commerce de la Seine, Émile Louis Richemond est aussi historien, auteur d’un ouvrage sur l’histoire de la région de 1130 à 1643. Il agrandit le domaine, ajouta des dépendances, un pigeonnier, des jardins, des serres. Jusqu’aux années 1940, le château était un vrai centre de vie. Lieu d’habitation, de réception, mais aussi exploitation agricole. Vingt personnes y travaillaient pour répondre aux besoins domestiques d’entretien des terres. Il décède en 1920 et est enterré à Fromonville.

1913-1936 : dotation anticipée du domaine à leur fils Emile Marie Jacques Richemond ; il se marie avec Marie Louise Marcelle Kléber. Capitaine de cavalerie, il devient lieutenant-colonel en 1914-1918 ; il meurt en 1936 au château. Son épouse vit au château jusqu’à son décès en 1953.

1940, le château est occupé par l’armée allemande pendant quelques mois. 

1944, des éléments des Forces Françaises Libres logent un temps dans les dépendances du château. A la Libération, des officiers américains et anglais, en détachement à Fontainebleau, habitent une partie du château.

1928 : Marthe Richemond, fille de Jacques, épouse le comte Rollon de Chappedelaine ; elle prend la gestion du domaine au décès de Marcelle (Kléber)-Richemond sa mère en 1953 ; elle y séjourne avec son mari en alternance avec leur appartement parisien. Elle décède en 1969, et est enterrée à Fromonville.

1976 : son fils unique Stephen hérite du domaine ;  il le vend à la Caisse des Dépôts et Consignations en 1976. La commune achète le domaine en 1984, la mairie s’y installe en 1997.

 

Paroles d’Emile Louis RICHEMOND  en 1919 :

 

« Lorsqu’en dernière analyse……l’habitation des Chapotin est arrivée aux mains de l’auteur de cette notice, il a fallu la démolir à cause de son état de vétusté, mais elle a été rebâtie sur son plan primitif et on a conservé au milieu de ses fondations, à côté d’un vieux puits, la naissance d’une armature médiévale en pierre de taille, seul vestige gardé par les Chapotin du « chasteau » du vigneron Filleux, du logis de l’albalétrier Trumel de l’ancienne terre de Fromond ».

L'église Saint-Etienne  Sainte-Avoye

Inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, l'église est un édifice dont les parties les plus anciennes remontent au XIIème siècle. Sa silhouette est originale : un long corps de bâtiment rectangulaire couvert d'une toiture à deux croupes refermant la nef et le choeur. Au nord, une chapelle datant de 1538 précède la sacristie. L'imposant clocher sur plan carré, coiffé d'une toiture pyramidale, est flanqué de puissants contreforts. Chacune de ses faces est éclairée par des baies géminées. La restauration extérieure de l'édifice s'est achevée en 2012. La restauration intérieure a commencé en 2013. On peut y voir les pierres tombales de Marguerite Amer, du curé Débonnaire et d'Etienne Trumel, un chemin de Croix en métal émaillé et les vitraux du XIXème siècle, le retable du maître-autel daté du XVIIème siècle représentant le martyr de saint Etienne.

Les trois tombes

On peut voir encore au cimetière, contre le mur ouest de la nef de l'église,  les tombes de Jeanne Josèphe Catherine de Lavaulx, Maréchale de Richelieu (1741-1815), celle de Henriette Marguerite de Rothe, sa petite-fille, née et décédée le même jour le 3 octobre 1811, et celle d'Antoine Edmond Joseph comte de Rothe, fils de la Maréchale (1764-1842). 

Tout près de l'église, près des Trois Tilleuls, en bordure de la route qui mène à Nemours, la Croix Richelieu correspond à une borne féodale. Son nom est lié à la Maréchale de Richelieu qui donna les terrains environnants à la municipalité en 1805.

Le Canal

Il relie le bassin de la Loire à celui de la Seine. Sa construction fut décidée sous le règne du roi Henri IV pour l'approvisionnement de Paris par voie d'eau, le Loing étant une rivière peu navigable. Commandée par le Duc d'Orléans en 1718, un siècle plus tard, sa construction atteint Fromonville en 1723. Il sert alors essentiellement au transport du bois, du vin et du sable. Ses rives abritent une flore spécifique : saules, peupliers, platanes tandis que l'iris jaune fleurit sur ses berges, le cresson et la caltha (souci d'eau) poussent dans les contre-fossés. Les rats musqués et les grenouilles en sont les hôtes; les hérons cendrés, martin-pêcheurs, canards colverts, oies bernache et gallinules y vivent toute l'année.

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La passerelle et le Moulin rouge

L'Etat prend possession du Canal en 1861. La loi Freycinet normalise les écluses. Celle de la Garde à Fromonville n'est fermée que lorsque le racle de Nemours déborde. Le racle est un vaste plan d'eau maintenu par un barrage qui alimente le moulin; il correspond à la portion du Loing empruntée par le Canal. Ce qualificatif de Moulin rouge vient du fait que les meuniers se faisaient parfois happer par les engrenages. Lors de la Révolution, le Moulin rouge fut vendu comme bien national  et, par la suite, transformé en scierie.

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